vendredi 25 juillet 2014

Le cas Camilla Läckberg : ça s'enlise et ça fait pschittt...

Les lecteurs réguliers de ce blog le savent, je chronique uniquement des livres appréciés et que j'ai envie de partager. Je juge inutile de consacrer du temps à médire sur tel ou tel auteur ou roman. Enfin, ça c'était avant. Avant d'avoir lu le dernier Camilla Läckberg.

Le billet qui suit est d'autant plus pénible voire cruel à écrire (snif, snif) qu'entre Camilla Läckberg et moi c'était une longue histoire... Mais quand c'est trop, c'est trop ! Une histoire qui remontait à son premier roman "La princesse des glaces" (2008). Une nouvelle auteure de polars, une femme et nordique (c'était assez nouveau pour l'époque) venait d'entrer sur scène.
Quelques uns des romans de Camilla


Nous étions des milliers de lecteurs à avoir été conquis, lors de cette première enquête, par cette intrigue située sur la petite île perdue de Fjällbacka, en Suède.

Le scénario était bien ficelé, les personnages se rencontraient et se mettaient doucement en place. L'année suivante, "Le prédicateur" (2009) était du même tonneau, idem pour "Le tailleur de pierre" (2009).

Puis les personnages ont vieilli, mal, sans relief, sans âme. Notre héroïne Erica Falck, est passée au fil des tomes, du statut de célibataire à celui de mère au foyer dépassée avec trois lardons sur les bras, à jouer tantôt les chaperons pour sa soeur, tantôt la concierge agaçante au commissariat de son mari. Elle tourne en rond entre ses kilos en trop, sa maison de bois et sa Volvo. Divorcé, flic et accessoirement cador de la brigade de Tanumshede (enfin autant que peut l'être un flic dans une ville 10 000 habitants...), Patrick Hedström se retrouve marié à Erica et tend à devenir une baleine à force d'ingurgiter des tartines au poisson trempées dans le Banania. On n'échappe pas non plus à la belle mère donneuse de leçon, pot de colle, mais que l'on appelle sans cesse pour un rien ! Camilla ne nous épargne aucun cliché...

Au fil des six dernières années, ses personnages et ses intrigues se sont enlisés, la magie s'est émoussée. Les histoires se ressemblent toutes. Le propre d'un écrivain est de savoir se renouveler, pas de maîtriser l'art du "CTRL C/ CTRL V" ! Passé le 4ème tome de cette saga, toutes les trames sont semblables, pas besoin d'être devin, les romans sont tous bâtis sur une construction identique à chaque fois (histoire présente, flash-back, histoire présente, flash-back...)

Déjà que l'on ne lit pas les polars de Camilla Läckberg pour le style, alors si le fond part en vrille que reste t-il ? RIEN. NADA.

Lorsque l'on est en peine d'inspiration on ressort les vieilles ficelles les plus éculées. On a droit à quelques nazis semés par ci par là (c'est au tour d'Hermann Göering de sortir du placard cette fois !), on tombe dans le pathos (une trentenaire en phase terminale et maman d'un bébé, deux autres qui ont perdu leur enfant, des femmes battues...) On tire sur tout ce qui bouge ! Seulement, tous ces ingrédients réunis sans cohérence ne font pas un bon livre.

Je suis consciente qu'il doit être difficile de tuer la poule aux oeufs d'or et de voir tarir le filon qui rapporte. Cependant, à force de tirer sur la corde, elle risque de se briser... On ne prend pas indéfiniment ses lecteurs pour des idiots.

Huit romans lus plus tard et la modique somme de 180 € dépensée, depuis "L'enfant allemand", chaque fin de livre est une déception. Ainsi, pour ma part, j'ai décidé d'arrêter de subventionner Camilla Läckberg jusqu'à ce qu'elle cesse de pondre des histoires insipides avec la régularité d'un métronome.

Si son transit intestinal est aussi régulier, elle doit être dans une forme parfaite... C'est idéal pour se (re)mettre TRES sérieusement au travail !
"La faiseuse d'ange" paru en juin 2014


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