samedi 25 avril 2015

La Fête des libraires c'est jusqu'à ce soir !

Affiche du
Centre National du Livre


Une fois n'est pas coutume, je ne vous parlerais pas d'un livre mais d'une manifestation.

La 17ème Fête des libraires se tient aujourd'hui, c'est le moment de pousser les portes de votre librairie de quartier.

Les libraires participants offriront une rose et un album éphéméride collector, animé et dirigé par Frédéric Pajak, des "cahiers dessinés" réalisés avec l'aide de 22 illustrateurs, à tout acheteur d'un livre

Près de 500 librairies françaises, suisses et belges jouent le jeu. Pour voir quels sont les libraires qui célèbrent l'événement près de chez vous, c'est ici et pour "liker" l'opération et avoir toutes les infos c'est là.

samedi 18 avril 2015

"La Couleur du lait", pour les amoureux de BONNE LITTÉRATURE

Encore un petit bijou des éditions Phébus... Premier roman traduit en français de Nell Leyshon, "La Couleur du lait", est un roman étourdissant de simplicité et d'authenticité. Un style épuré faussement inabouti. 170 pages de pur bonheur !

"ceci est mon livre et je l'écris de ma main". nous sommes en l'an de grâce mille huit cent trente et un, j'ai quinze ans et je suis assise à ma fenêtre... je vais vous raconter les choses telles qu'elles sont arrivées mais je ne veux pas me précipiter comme les génisses au portail sinon je vais m'empiéger et de toute manière vous préférez sûrement que je commence par là que les gens commencent en général.

et c'est au commencement".

Sur quatre saisons, Mary nous livre sa courte destinée tragique. Née dans une famille pauvre de fermiers du Dorset, Mary est une bête de somme avant d'être une jeune fille "mon père, tout ce qui veut c'est des bras, j'ai répondu. des bras pour tirer le lait, pour rentrer des récoltes et pour labourer des champs". (pagre 92)

Un été Mary est envoyée chez le pasteur Graham pour servir et tenir compagnie à sa femme souffrante. Intelligente, entêtée et irrévérencieuse, Mary va découvrir les livres et l'écriture. Son destin va basculer à la mort de sa bienfaitrice. Alors que les leçons d'écriture s'enchaîneront, les tourments naîtront aussi et la mèneront implacablement vers son destin.
Livre paru aux éditions Phébus


Cet apprentissage de l'écriture ne lui permettra finalement que de révéler la vérité sur sa condition. Jusqu'au bout Mary décidera de son chemin. Je ne vous en dit pas plus, la chute  est très poignante.

Assurément "La Couleur du lait" comptera parmi les romans que vous n'oublierez pas.

lundi 6 avril 2015

Voyage à bord du Grand Express d'Orient avec Edmond About

Si je gagne au Loto (encore faudrait-il que j'y joue...), je réaliserai deux rêves ! Le premier sera de passer de longs mois à voyager à bord des plus beaux trains du monde, en cabine première classe, bien-entendu. Pas question de se priver du superflu quand on est millionnaire ! Bon, en attendant, j'assouvis ma passion en visitant des expositions, en usant ma souris sur le site d'un opérateur de voyages dédié aux trains mythiques...  et en lisant des livres (activité plus en accord avec mes moyens).

Livre paru dans la collection GEO

Parmi les bons ouvrages, une petite perle à découvrir signée Edmond About"L'Orient-Express", paru aux éditions Magellan et CieC'est un petit livre fantastique, d'une centaine de pages, qui nous convie à un long voyage hors du temps...

Le 4 octobre 1883, le train le plus luxueux du monde quittait Paris pour Constantinople. Promis à une destinée mythique, l'Orient-Express emmenait pour ce voyage inaugural les plus grands journalistes européens. Edmond About, futur académicien et écrivain, raconte avec esprit cette traversée de l'Europe qui le laisse "ébloui et étourdi".

En effet, c'est un périple étourdissant. Le train part de Paris Gare de l'Est, direction Strasbourg, Karlsruhe, Stuttgart, Ulm, Munich, Vienne, Budapest, Bucarest et dépose ses passagers sur les rives du Danube. Faute d'avoir obtenu la concession au-delà, le train stoppe au port de Giurgewo, où un bateau assure la traversée du fleuve jusqu'à Roustchouk en Bulgarie. Ils traversent la mer Noire et débarquent sur le Bosphore au matin. Arrivés à Constantinople, après 3 094 kilomètres parcourus, les voyageurs séjournent au Pera Palace, hôtel de luxe que Georges Nagelmakers, fondateur de la Compagnie des wagons-lits et propriétaire de l'Orient Express, a fait bâtir pour ses invités de marque.

J'ai a-do-ré ce livre ! S'il s'agit bien d'un ouvrage ventant les mille bonheurs que procurent le voyage à bord de ce train, c'est aussi une réflexion sur la géopolitique de l'époque. "Georges Nagelmakers souhaitait que l'Orient Express soit le "Train de l'Europe", celui qui rapprocherait les nations de l'est et de l'ouest de l'Europe. Il oeuvrait ainsi en faveur d'une meilleure communication entre les capitales européennes et le Moyen-Orient." (page 10)

Les idéaux  humanistes de l'ingénieur belge vont être bien mis à mal. Les lignes d'Edmond About écrites en 1883, prédisent déjà le cahot qui va s'abattre sur l'Europe quelques années plus tard. "Les sacrifices que l'Empire ottoman s'est imposés coup sur coup ont laissés les Turcs de la Grèce, de la Serbie, de la Roumanie et de la Bulgarie dans une situation intolérable, qui les contraindra à s'expatrier tôt ou tard. Des malheureux, des innocents expient ainsi douloureusement les violences de leurs ancêtres. Et nous, Français des provinces de l'Est, nous dont le coeur saigne encore des abominations de la conquête, comment resterions-nous insensibles à leurs malheurs ? Notre justice et notre humanité sont mises tous les jours à d'étranges épreuves par cette liquidation européennes qui vient de commencer sous nos yeux..." (page 58)

Imaginez-vous dans votre cabine confortablement installé, traversant la Bavière de Louis II, l'Autriche-Hongrie de François-Joseph, la Serbie d'Alexandre 1er, la Bulgarie de Ferdinand et la Roumanie de Carol 1er avant d'arriver dans la Turquie d'Abdul-Hamid ! Sacrée machine à remonter le temps que ce train, n'est-ce pas ?

Une exposition s'est tenue à l'Institut du Monde Arabe à Paris, au printemps 2014, sur l'Orient-Express. Outre l'exceptionnelle richesse des pièces (mobiliers, documents, témoignages...), un wagon était à visiter sur le parvis. A cette occasion, qui ne se renouvellera pas de si tôt, j'ai pris quelques photos que je partage avec vous...

Table du wagon-restaurant

"Cuisine" du train


Cabine individuelle
Clin d'oeil à Agatha Christie...

En attendant d'embarquer, vous pouvez vous offrir un beau voyage pour la modique somme de 7 € !