lundi 12 novembre 2012

Edward Hopper oui, mais avec François Bon !

Difficile d'échapper à l'exposition consacrée à Edward Hopper, au Grand Palais à Paris, tant les médias couvrent l'évènement. En revanche ce que l'on ne vous dit pas c'est comment préparer sa visite, pour ne pas visiter "idiot".

J'ai trouvé et testé le remède imparable ! Le livre numérique consacré à Edward Hopper,  "Dehors est la ville" de François Bon, aux éditions publie.net. Le livre téléchargé en un clic (ici), me voila envolée dans la galaxie Edward Hopper...


François Bon décortique 28 tableaux du peintre, non pas à la manière d'un commissaire d'exposition ou d'un guide, mais comme un écrivain perçoit un tableau, voit le monde, avec une sensibilité, avec des mots justes, des textes ciselés. La vision d'un tableau sous l'oeil d'un vrai écrivain lui confère une autre dimension et ça, ça change tout !

Pour l'obligatoire Nighthawks (1942), le texte de François Bon est le suivant :


... Nighthawks, c'est un retournement : la ville peinte comme intérieur.
Parce que ces saignées faites dans la géométrie des rues et des fenêtres toutes égales ne sont pas des liens reconstitués au ciel et à ce qui entoure la ville, le pays où on voyage et se déplace. Les saignées agrandissent seulement un intérieur de la ville, ont seulement rongé l'immense masse opaque et égale...
On peut croire que se rassembler va permettre d'être plus fort. On se met ensemble. Sans doute que c'est cela, un bar : un lieu qui permet que de corps à corps soit tissée la même fonction au même instant, être là, faire recevoir à l'autre sa propre présence pour croire soi-même à la sienne. Ici c'est public, on a le droit de rester.
Alors ici, dans la lumière fixe et quasi stérile de Nighthawks, nous rompons enfin la solitude qui est notre première condition, et dans la ville, et dans le monde. Mais chez Hopper se rassembler isole encore plus, et fait surgir de chaque point de la toile, quel qu'il soit, l'épaisseur de la grotte.
... Nous ne savions pas, même lorsque nous avons découvert Nighthawks, il y a si longtemps, qu'il deviendrait la plus exacte allégorie du devenir de nos villes, et que - maintenant que ce n'est plus peinture - cela nous terrifie encore plus.

Ce livre, sans aucun enrichissement (audio, vidéo, zoom...), complète merveilleusement l'excellente application (iPad et iPhone), réalisée par la RMN.

Enfin, c'est tout bon !

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