dimanche 30 décembre 2012

"En route, mauvaise troupe !", le livre, lui, est excellent !

Il y a plusieurs mois, j'ai eu le plaisir de vous faire découvrir le premier livre de Françoise Colonge "Sacrée Edith !". Cette très heureuse découverte avait d'ailleurs donné lieu à un post à voir ou revoir ici.

Lorsqu'un auteur me plait, j'aime le suivre, épier ce qu'il écrit histoire de confirmer (ou pas) ma première impression. En parcourant le site de l'éditeur pure-player, Le Gaulois Nomade, j'aperçois un nouveau livre de Françoise Colonge. Sans hésitation, je télécharge son dernier roman : "En route, mauvaise troupe".

Françoise Colonge
Couverture du livre numérique

Quand un livre parvient à nous laisser des images, des mots, des sensations fortes en mémoire, des mois après avoir été lu, c'est qu'il y a, inévitablement, une rencontre qui s'est produite entre le texte et le lecteur.

Ce second livre de Françoise Colonge n'a rien de commun avec le premier (qui était un recueil de nouvelles formidables). Il s'agit là d'un roman contant la naissance et la vie d'une troupe de comédiens amateurs du Nord de la France. Tout commence par une petite annonce passée par Christine, metteuse en scène et traductrice de la pièce. Neuf bénévoles vont se manifester pour participer à ce projet de théâtre.

Neuf personnages très différents ! du quinqua qui a déjà brûlé les planches, à l'étudiante qui poursuit ses études "pour faire plaisir à papa-maman", au fonctionnaire quotidiennement rabaissé par sa femme et qui aimerait bien avoir son heure de gloire un jour, au jeune architecte imbu de sa personne, à l'étudiant en lettres  mal dans sa peau, à la cinquantenaire qui (re)commence à vivre en retrouvant un amour de jeunesse, etc.

Des liens vont se nouer, des amitiés vont naître. Tous les personnages trouvent admirablement bien leur  place dans ce ballet de comédiens dirigé avec brio. L'équilibre est parfait !

Chaque comédien prend la parole, tour à tour, pour exprimer ses sentiments sur le texte, sur les autres acteurs, sur sa vie, ses problèmes, ses doutes, etc . Drôles et sensibles, les personnages ont tous une faille.

Le roman oscille entre profondeur et émotion. Benjamin, cadet de la bande, abandonné par sa mère, aux allures de psychopathe, découvre sa vraie personnalité : "Je m'attendais à accueillir une belle-mère et c'est la perfection... J'ai pensé à Phèdre : "Je rougis, je pâlis à sa vue ; un trouble s'éleva dans mon âme éperdue".

L'humour n'est pas en reste ! Eléna dont l'admiration de ses parents n'a aucune borne : "... ma mère voulait que j'aille m'inscrire dans une agence de mannequin. Je lui ai répondu qu'avec mon mètre 55, je n'avais aucune chance d'être sélectionnée. Alors, aujourd'hui, forcément, elle m'imagine déjà au festival de Cannes..."
Ou encore Maxime, en toute modestie : "... Quant aux filles, j'ai eu toutes celles que je voulais, et même quelques unes, que je ne voulais pas (je suis trop gentil, j'ai du mal à dire non !).

La perspicacité ne vous faisant pas défaut, vous l'aurez compris, "En route, mauvaise troupe" est un roman qu'il faut lire pour passer un excellent moment !

A télécharger au format Kindle ici.

vendredi 28 décembre 2012

La love story de fin d'année de De Marque

La période de fin d'année rime inévitablement avec les envois de cartes de voeux. Cette opération, se répétant chaque année, devient un vrai casse-tête : Comment faire original ? Comment se démarquer des autres ?, etc.

De Marque, leader dans le développement de plateformes dédiées au contenu numérique, a trouvé la parade : mettre en avant leur savoir-faire et le faire savoir ! Eh bien, ils font d'une pierre deux coups :  ils utilisent leurs compétences et leur propre outil de distribution numérique.

Pour cela, ils ont concocté un livre numérique (bien sûr !) "Au royaume des livres". Un conte qui regorge  d'hu(a)mour, très joliment réalisé.

Voyez un peu le résultat en situation en cliquant ici.
Pour activer l'animation, "copier/coller" le code qui va bien : 3gy2nrakjJUdBZWo

Pour celles et ceux qui ne résistent pas à l'attente, je vous insère les images du texte.




En vous souhaitant, à toutes et à tous, de trouver votre livre charmant !

mardi 25 décembre 2012

"Bruges-la-Morte" : un livre à ressusciter !

Par ce temps pluvieux et gris, je me suis plongée dans la lecture de "Bruges-la-Morte" de Georges Rodenbach, paru chez le pure-player Belge, ONLIT EDITIONS.


Hugues Viane, veuf inconsolable, s'est retiré à Bruges pour y vivre un deuil inconsolable. Au cours d'une promenade il aperçoit, Jane, jeune danseuse, ressemblant trait pour trait (du moins en apparence) à son épouse décédée. Décidé, coûte que coûte, à faire revivre au travers de cette femme, celle qu'il ne peut oublier, chérissant ses reliques, conservant amoureusement chaque trace, il va nouer avec Jane une relation qui aboutira à un bien sombre dessein.

Ce livre nous entraîne dans la Bruges du XIXe siècle, au fil de ses canaux, de ses monuments, de ses conventions religieuses et bourgeoises. Une atmosphère empreinte de mélancolie, de poésie et de classicisme.

Le narrateur entretient sans cesse un jeu entre la morte et ses déambulations dans Bruges.

"... Hugues se sentit plus troublé encore. Depuis, la mort de sa femme, il n'avait entendu aucune musique. Il avait peur du chant des instruments. Même un accordéon dans les rues, avec son petit concert asthmatique et acidulé, lui tirait des larmes. Et aussi les orgues, à Notre-Dame et à Sainte-Walburge, le dimanche quand ils semblaient draper par-dessus les fidèles des velours noirs et des catafalques de sons."

"... La bonne matinée ! Et comme elle allait d'un pas allègre, dans le soleil clair, émue d'un cri d'oiseau, de l'odeur des jeunes pousses en ce faubourg déjà rustique où verdoient les sites choisis du Minnewater - le lac d'amour, a-t-on traduit, mais mieux encore : l'eau où l'on aime !..."

Eglise de Sainte-Walburge
Lac du Minnewater
L'histoire se dénoue, le jour de la procession du Saint-Sang.


"... La procession défilerait au quai du Rosaire, sous les fenêtres du Hugues. Jane n'avait jamais assisté au célèbre cortège et s'en montra curieuse..."


Quai du Rosaire
Jane s'invite quai du Rosaire, chez Hugues, impatiente d'évaluer sa fortune. Elle découvre alors l'intérieur resté  en l'état et agrippe une natte de cheveux blonds posés sous une cloche de verre. Elle s'en empare...

"... Hugues qui l'épiait, avec un malaise de la voir circuler là, éprouva soudain une vive souffrance de la plaisanterie inconsciemment cruelle, de l'atroce badinage qui effleurait la sainteté de la morte..."

"... Il avait saisi la chevelure que Jane tenait toujours enroulée à son cou, il voulut la reprendre !  Et farouche, hagard, il tira, serra autour du cou la tresse qui, tendue, était roide comme un câble.
Jane ne riait plus ; elle avait poussé un petit cri, un soupir, comme le souffle d'une bulle expirée à fleur d'eau. Etranglée, elle tomba."

Je vous souhaite de passer un aussi joli moment que moi avec "Bruges-la-Morte" ! C'est à la fois un texte d'une poésie délicate et une balade enchanteresse dans la Bruges du XIXe siècle...

Pour avoir toutes les infos sur les formats à télécharger, c'est ici !

lundi 24 décembre 2012

Disco Livres : c'est ce qui s'appelle un bon plan !

Nous sommes un peu, très beaucoup même :-), dans la période des cadeaux. Si vous êtes sur Paris ou proche, allez faire un tour chez un libraire affichant des prix défiant toute concurrence sur les beaux livres. Disco-Livres est une petite boutique tout en longueur, avec des rayonnages garnis du sol au plafond !

Disco-Livres au 34 avenue du Général Leclerc - 75014 PARIS
Métro ligne 4 "Mouton Duvernet" ou bus 28, 58 et 68
Deux bonnes raisons d'y aller :
1. Vous trouverez forcément une pépite à vous mettre sous la dent.
2. Vous ressortirez sans être ruiné !

Ma dernière "folie", "Femmes designers, un siècle de créations", de Marion Vignal, paru chez Aubanel, affiché à 45,00 € et payé (la somme astronomique) de 12,50 € !

Un live à 45,00 €
acheté 12,50 € sous emballage !
Allez, je ne résiste pas à l'envie de vous glisser la page consacrée à Gae Aulenti, décédée récemment...


Les livres sont neufs et vendus sous emballage.

Les libraires sont sympathiques, vous pouvez flâner des heures et feuilleter à loisir. Tous les thèmes sont représentés : la mode, l'architecture, la peinture, les voyages, les civilisations, l'astronomie, la cuisine de France et d'ailleurs, etc. Il y en a pour tous les goûts, pour les grands et les petits.

Je vous souhaite à toutes et à tous un excellent Noël !

lundi 17 décembre 2012

"Nous étions des êtres vivants" : un livre injustement passé inaperçu !

La lecture de la presse hexagonale nous convainc un peu plus chaque jour de la déliquescence des entreprises françaises... Nous n'avons pas vu Nathalie Kuperman grimpée sur une barricade, adresser une harangue à la foule, brandir son livre à bout de bras ! Dommage... Peut-être en aurions-nous, ainsi, entendu un peu plus parler !

Publié en 2010, aux Editions Gallimard, "Nous étions des êtres vivants", n'a pas eu l'écho, le retentissement médiatique mérité !

Couverture de l'édition Gallimard.
La 4ème de couverture

L'entreprise Mercandier Presse vient d'être rachetée. Le quotidien des salariés est bouleversé. Les repères inchangés, depuis des années, sont bousculés, les attitudes changent, les pions se placent, les individus compétents mais fragiles sont anéantis.

Le plus étrange est à quel point Nathalie Kuperman a su saisir l'atmosphère si particulière qui règne dans ces entreprises, pour retranscrire les émotions et les situations humaines avec une telle justesse. Toutes les bassesses sont là :

Page 57 : "Nous savons pourtant que la chance d'être ensemble s'arrêtera là où chacun devra tirer son épingle du jeu. Tirer son épingle du jeu est une expression qu'aucun de nous n'ose prononcer, mais qui fait loi, qui nous meut, nous fait errer dans le couloir en imaginant que quelque chose reste possible, en dépit de tout car nous sommes des êtres vivants, et que la vie en nous ne demande que ça : s'adapter au pire".

La plume incisive de l'auteure, décrit à merveille les ressorts mis en place, par la nouvelle direction, et appliqués à la lettre par les anciens salariés élus pour orchestrer et accomplir la basse besogne.

Ainsi, à la page 135, on peut lire :

"... Point positif : talentueuse. Elle retrouvera un poste à sa mesure et à la hauteur de ses compétences. Aucune inquiétude la concernant.
- L'obliger à partir, c'est lui rendre service.
Ainsi va le déni.
Ainsi se transforment les saloperies en bonnes actions.
Ainsi sont lavées les consciences.
Ainsi peut-on menacer, dénoncer, trahir et penser que l'on participe au grand assainissement nécessaire pour sauver une société malade".

Roman ? Ce n'est pas certain ! Tout est mis en évidence avec une telle clairvoyance ! Les méthodes de Mercandier Presse ne rappellent que trop celles d'une autre époque...

Nous sommes dans la soumission au pouvoir.

Voyez un peu, page 148, la toute fraîchement nommée directrice générale, Muriel Dupont-Delvich, désigne une collègue pour le départ :

"... J'ai donné Ariane Stein.
Et je m'en veux d'éprouver du remords.
J'ai donné Ariane Stein.
Maintenant que je ne serai plus là, cette décision me semble d'autant plus injuste. je lui retire ses chances de progresser sans moi.
J'ai donné Ariane Stein.
Il va falloir que je m'explique.
Pourquoi elle ?
Pour effacer les traces de nos disconvenances. Elle et moi, c'était elle ou moi".

Puis, qui dit soumission, dit aussi : résistance.

La même, Muriel Dupont-Delvich, en tête-à-tête avec Paul Cathéter, son PDG, alias "Gros Porc" (!) :

"Mon père a perdu la mémoire, voyez-vous. Il est atteint de la maladie d'Alzheimer. Il ne supporterait pas, s'il avait toute sa tête, de savoir que je plie sous le joug de votre gouvernance.
- Mais vous parlez du joug de ma gouvernance et, là, franchement, je ne vois pas le rapport.
- Le rapport, c'est que mon père me traiterait de collabo s'il savait que je vous ai livré un nom. Il ne me le pardonnerait pas".

"Nous étions des êtres vivants" est assurément un livre qu'il faut lire ! Tout d'abord, parce qu'il est bien écrit mais aussi et surtout parce ce qu'il nous livre avec talent et finesse une tranche de vie de notre (malheureuse) époque.

Le roman est disponible dans tous les formats. En poche, aux éditions Folio à 5,95 €, et au format numérique (epub ou pdf à 5,99 €) chez Gallimard. Vous lisez bien, le numérique est plus cher que le papier !

Disponible également chez Amazon, version Kindle (à 5,99 €), mais là, c'est la version papier qui est moins onéreuse : 5,65 €. Il y en a pour tous les goûts...

Par les temps que nous traversons, je suis certaine que vous trouverez bien à qui l'offrir à Noël !

mardi 11 décembre 2012

Martine d'hier... Martine d'aujourd'hui

Plusieurs générations de petites filles ont été endoctrinées par les aventures de Martine ! Nous y étions toutes "accros". Chaque nouvel album était un voyage au pays des Bisounours (avant l'heure !). Grâce à Martine beaucoup de petites filles, dont je faisais partie, ont pris le virus de la lecture. Alors "MERCI MARTINE !"

Les fillettes d'aujourd'hui peuvent découvrir son univers en version "papier" et "numérique" avec une application interactive. En 2010, Casterman a confié à Media Tools le projet de transposer l'héroïne sur écran. Le projet est abouti et se dote chaque mois de fonctionnalités mises à jour (en mode "push").

Patapouf, Minet et Moustache n'ont pas bougé d'un poil ! Sur la demande des héritiers de Marcel Marlier, Media Tools a respecté scrupuleusement les recommandations : conserver intégralement le graphisme, les dessins originaux et la mise en page. Autant dire "copier/coller" l'album papier !!

Couverture de "Martine monte à cheval"
Page 1 de l'album "Martine monte à cheval"

On peut voir, dans la vidéo de démonstration de Casterman, du Club Martine que la version papier a été conservée à la virgule près...


Qu'apporte de plus la version numérique ?
  • Un choix dans le mode de lecture : "lis seul" ou "raconte'moi".
  • Une explication sur les mots difficiles qui aide à la compréhension de l'enfant.
  • Une légende des illustrations permet à l'enfant de faire une corrélation texte/images.
  • De jouer ! Les albums proposent des (quizz, jeu des différences, puzzle).
Il faut noter la volonté de Casterman de ne pas laisser une version concurrencer l'autre. Ainsi, des ponts sont jetés entre le format livre papier et numérique. Il est possible d'acheter directement sur la version numérique le livre papier.

Cette application, d'environ 3 €, est disponible dans toutes les bonnes crèmeries en ligne, médiathèques et écoles.

Elles est téléchargée pas moins de 200 fois par jour... preuve que Martine n'a pas fini de rassembler les foules !

dimanche 9 décembre 2012

Eileen Gray, Sa vie, son oeuvre... en attendant 2013

Entre le Centre Georges Pompidou, qui présentera la toute première rétrospective française consacrée à l'oeuvre d'Eileen Gray et la sortie du film fiction, "The Price Of Desire" avec Winona Ryder et Vincent Perez, l'année 2013 sera assurément l'Année Eileen Gray !

A cette (grande) occasion les Editions de La Différence proposent un coffret (45 €) extrêmement bien documenté sur la créatrice majeure du XXe siècle, étonnement peu connue du grand public. Peter Adam, son biographe, retrace en deux volumes sa vie intime et l'intégralité de son oeuvre : meubles, tapis, projets architecturaux, peintures, collages... Tout y est !

Pour vous mettre en appétit...

 Le coffret (en blanc) refermant les deux livres 
Les deux livres insérés dans le coffret

Eileen Gray, c'est Peter Adam qui en parle le mieux :

"Ses oeuvres, comme sa personne sont d'une modernité intemporelle et incontournable. Ses maisons avaient une âme, mais sa force tenait surtout à la fraîcheur de sa pensée et à son approche peu dogmatique. Elle portait un regard neuf sur l'existence. Elle échappait à l'imposture intellectuelle de ses contemporains par une remise en cause quotidienne de son travail et d'elle-même. Son art était singulièrement réfléchi et exécuté. Elle sentait profondément l'esprit des objets, les contemplant, les analysant, les perfectionnant jusqu'à faire de chaque table ou de chaque chaise l'amie de l'homme."

Ses bâtiments, meubles et objets sont des exemples parfaits de l'architecture et du design des années vingt et trente.

Table aux lotus, en laque vert bronze, avec passementerie
de soie et boules d'ambre. Les pieds sont surmontés de
fleurs de lotus en ivoire. Vers 1913.
Meuble de rangement, à tiroirs pivotants,
en bois peints.

Le soin apporté à la réalisation du livre "Eileen Gray, Sa vie, son oeuvre" est évidente (qualité des images, du papier, de la mise en page, etc.). Aussi, c'est un réel plaisir de parcourir les chapitres, de se balader entre les époques, de découvrir la vie d'Eileen.

Mais imaginez un tel livre en réalité augmentée ! Les plans des maisons s'animeraient, les tiroirs des commodes s'ouvriraient, nous serions transportés dans l'univers du créateur pour en saisir toutes les subtilités, en comprendre la magie !

Je crois que pour les livres d'art, le livre objet et le livre numérique sont totalement complémentaires. Ils offrent chacun une vision et une approche du sujet différente. Ils s'enrichiraient l'un et l'autre sans se "canibaliser" ! Qu'en pensez-vous ?

Quoi qu'il en soit, la fin du monde étant fixée au 21 décembre 2012, il serait peut-être plus prudent de vous procurer dès à présent ce formidable ouvrage :-)