dimanche 1 septembre 2013

Un roman traduit en 20 langues, est-ce un signe de qualité ?

En flairant les multiples tables de l'excellente librairie Les Guetteurs de Vent*, près du Parc Monceau, je tombe en arrêt sur un roman intitulé "L'instant d'après" de Sarah Rayner. Jamais entendu parlé du roman ni de l'auteur... Ah, peut-être un joli jour de chance, un jour à découvrir une belle pépite...



L'éloge figurant en couverture, ne fait pas dans l'a peu près. Non, la couleur est clairement annoncée. "Oh, quel merveilleux roman ! Il vous fera rire, sangloter, sourire et pleurer. Vous courrez l'acheter pour vos amis. Et quand vous l'aurez terminé, Anna, Lou et Karen seront comme des soeurs pour vous". Cette encourageante mention est signée Tatiana de Rosnay, s'il-vous-plait !

Un roman qui s'annonce aussi prometteur ne peut laisser insensible... Il faut absolument s'enquérir de la quatrième de couverture. Vif retournement, mêlé d'une fébrile excitation... "Classé en tête des meilleurs ventes en Grande-Bretagne pendant près d'un an et traduit dans vingt langues, L'Instant d'après a révélé la plume sensible et intelligence de Sarah Rayner au monde entier".

Propos dithyrambiques, couronnés d'un  "Notre coup de coeur" (lettres capitales, gras, centrées, de ELLE.

Plus d'hésitation possible ! Je ne passerai pas à côté du roman de la décennie. Non. Il est pour moi. D'autant plus qu'il n'en reste qu'un. Direction la caisse où je me déleste de 17,95 €.
J'attends patiemment le soir pour ouvrir et commencer une belle histoire avec mon nouveau roman.

Comme tous les matins Simon et Karen prennent le train pour Londres. Soudain, Simon s'effondre et décède victime d'une crise cardiaque. Dans le même wagon Lou, une jeune femme, assiste à la scène. Le train est stoppé, en attendant un taxi Lou rencontre, par hasard, Anna l'amie proche du couple. Cet événement tragique va influer sur la vie des quatre nouvelles amies. Sur près de quatre cents pages, nous avons droit au deuil de Karen, au coming out de Lou et à la rupture d'Anna avec son copain violent.

Les fidèles de ce blog le savent, j'aime faire partager mes lectures, en reprenant les citations, les réflexions, les points clés ou marquants des livres lus. Là, je n'ai rien trouvé à partager avec vous. RIEN. Ce roman est, selon moi, d'une vacuité totale.

Ecrire un roman profond sur le deuil est un exercice des plus difficiles. Il requière du talent, celui que nous offre, par exemple, Philippe Claudel avec "Quelques-uns des cent regrets" et "Meuse l'oubli" dans lesquels il évoque avec pudeur le renoncement et l'acceptation du deuil. Nicolas Fargues a aussi tenté et réussi cette épreuve avec "Tu verras" qui touche avec délicatesse les interrogations et la culpabilité d'un père suite au suicide son fils.

Donc, à moins d'avoir plus d'ennemis que d'amis, vous courrez sûrement leur acheter ce livre. Attendez au moins qu'il soit au format poche !

* Librairie indépendante Les Guetteurs de Vent

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