"La Maisons muette" commence ainsi : "Nul ne pourrait dire que ce fut un choix de ma part de tuer les jumeaux, pas plus qu'une décision de les mettre au monde." Dès les premières lignes, le protagoniste nous fait part de l'échec de son expérience scientifique : l'euthanasie active de ses jumeaux en bas âge. "Je compris d'emblée que c'était une erreur de considérer les jumeaux comme mes enfants, quelle que soit la réalité biologique. Seule une imperfection du langage assimile parenté et possession, or, en l'occurrence, la parenté était fortuite. Je n'avais pas de lien réel avec les êtres qui occupaient la pièce du sous-sol où ils pleuraient et se souillaient, s'agrippaient à une vie à laquelle j'aurais aisément pu mettre un terme à l'aide d'une bassine d'eau ou d'une longueur de ficelle". Ce roman soulève plusieurs questions métaphysiques : quelle est la part de l'innée et de l'acquis dans le langage, ou encore quel est le mystère de l'existence ? Comme toujours avec John Burnside, il est difficile de coller l'étiquette "thriller" tant la poésie fait corps avec le texte... |
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vendredi 12 avril 2013
John Burnside ou l'art subtile de la perversité
Exit la grosse cavalerie ! John Burnside, écrit tout en subtilité (il faut avouer que le monsieur est poète). Cet auteur écossais a écrit plusieurs romans qu'il est difficile de classer de suite dans la catégorie "thriller" tant il mêle beauté de l'écriture et raffinement dans la cruauté la plus noire. A chaque opus, il nous livre un texte littéraire rare, composé avec une vraie précision chirurgicale dans la dissection des chairs et des âmes. Un "savoureux" mélange poétique et cruel à la fois. Je vous propose de découvrir deux de ses romans : "Scintillation" et "La Maison muette" (qui est son premier roman).
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